Table basse Roger Capron, grès des Garrigues, plateau en céramique, années 1960;
Dimensions : 103 x 91 x 29 cm.
Ses vases, ses lampes, ses tables ou ses sculptures s’arrachent chez les collectionneurs. Admiré par Picasso, le très prolifique céramiste Roger Capron, mort en 2006, fut une des grandes figures de Vallauris dans les années 1950. Alors qu’une monographie qui lui a été consacrée ressort dans une édition augmentée, la galerie Fritsch Artrium, à Paris, rend hommage à cet artiste qui fonda aussi une manufacture de premier plan.
Une vie passée à dessiner. Fils d’un fondé de pouvoir dans une banque, rien ne prédestinait Roger Capron à la céramique si ce n’est ce goût pour la ligne qui le fit remarquer dès son plus jeune âge par un professeur, à Enghien-les-Bains (Val-d’Oise), où il grandit. A l’autre bout de la France, à Vallauris (Alpes-Maritimes), il deviendra le seul céramiste français de son époque qui ait à la fois accompli une importante œuvre artistique et fondé une entreprise industrielle de premier plan.
« Faire du beau à la portée de tous », telle était l’ambition de Capron – d’après la formule de René Gabriel, son maître à l’Ecole des arts appliqués –, qui le mena très tôt à produire en série. Dans le mouvement de redécouverte de la céramique des années 1950, à l’œuvre depuis quelques années, sa production n’en reste pas moins très convoitée, explique Jean-Jacques Wattel, expert en arts décoratifs du XXe siècle (et collectionneur de céramiques d’artistes des années 1950), « notamment parce que ses faïences colorées sont très emblématiques de la période : après-guerre, des jeunes gens arrivent avec la volonté de rompre avec l’austérité des années 1930. Leur création est très fraîche, il y a une grande liberté, une grande gaîté… Aujourd’hui, tout cela plaît ».