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Comment la puériculture connectée veut rassurer les jeunes parents

12 septembre 2022
Par Alexandra Bellamy
Comment la puériculture connectée veut rassurer les jeunes parents
©New Africa/Shutterstock.com

Que ce soit dans le domaine de la sécurité, du confort, des économies d’énergie ou du divertissement, les appareils connectés se fraient progressivement un chemin jusqu’à nos foyers. Mais la connectivité tend également à s’immiscer dans des domaines plus inattendus, comme la puériculture. La promesse ? Faciliter le quotidien des jeunes parents et surtout les rassurer. Tour d’horizon des solutions connectées pour bébés.

Les ménages étant de plus en plus nombreux à connecter leur éclairage, leur chauffage ou le système de surveillance de leur logement, pourquoi ne pas leur proposer aussi des solutions connectées pour accompagner les premières années de leurs bambins ?

Dans le domaine de la puériculture, les appareils connectés trouvent petit à petit leur place. Certains sont l’œuvre de start-ups, mais d’autres sont commercialisés par des marques renommées du secteur, à l’instar de Béaba ou de Maxi-Cosi, qui a d’ailleurs récemment lancé une gamme Connected Home, appelée à s’étoffer en 2023. 

Des écoute-bébé vidéo particulièrement élaborés

Dans le domaine de la puériculture, on ne parle pas de caméra de surveillance, mais de babyphone ou d’écoute-bébé vidéo. Toutefois, techniquement, leur fonctionnement est semblable : ces appareils permettent de voir et d’entendre ce qui se passe dans la chambre d’un bébé sans avoir à y entrer toutes les deux minutes pour vérifier s’il va bien.

Au lieu de restituer les informations sur un boîtier doté d’un écran et de haut-parleurs, elles sont directement envoyées sur les smartphones des parents. Comme les versions non connectées, ils détectent les pleurs de l’enfant et avertissent par des notifications. Ils profitent naturellement des mêmes évolutions technologiques que les caméras, comme la vidéo en haute définition ou la vision nocturne. Certains disposent aussi de l’audio bidirectionnel, ce qui permet d’entendre ce qui se passe dans la chambre, mais aussi de parler à l’enfant pour le rassurer.

Quelques modèles proposent en outre la possibilité de diffuser de la musique ou des berceuses à distance, depuis le smartphone, comme le font par exemple Cubo Ai ou le « moniteur bébé » BM1 récemment dévoilé par Ezviz. En plus des berceuses, l’écoute-bébé See de Maxi-Cosi embarque même un choix de bruits blancs. Ce dernier propose une fonctionnalité que l’on a surtout l’habitude de voir dans le domaine de la vidéosurveillance, à savoir un objectif motorisé et un zoom commandables à distance, depuis l’application. Le modèle Zen Premium de Béaba est lui aussi rotatif, offrant ainsi une vue à 360°.

Moniteur bébé EVZIZ
Le moniteur bébé Evziz.©EVZIZ

Ces appareils détectent les mouvements dans la plupart des cas, mais certains vont même plus loin. Par exemple, avec sa fonction de détection de visage, Cubo Ai promet d’alerter les parents si la bouche ou le visage de l’enfant est recouverte. Cette fonction est également utilisée pour détecter les sourires, auquel cas des photos sont prises automatiquement pour « ne rater aucun souvenir ».

Même proposition quand l’enfant bouge, pour partager les premières fois où il s’assoit ou se lève dans son lit. La dernière version de la caméra développée par Owlet, la toute nouvelle Cam 2, enregistre ainsi des clips vidéo quand elle détecte des sons ou des mouvements. Elle mesure également la température et le niveau d’humidité de la chambre, pour que les parents s’assurent que l’environnement de sommeil de l’enfant est optimal – une fonction que l’on retrouve également sur le modèle See de Maxi-Cosi ou sur le Zen Premium de Béaba.

Certains fabricants promettent d’optimiser l’expérience grâce à un soupçon d’intelligence artificielle. Dans le cas de Cubo Ai, c’est en repérant les mouvements, les sourires et si la bouche du bébé est couverte. Chez Owlet, c’est en affinant la reconnaissance des sons et des mouvements, pour identifier au fil de l’utilisation quels sont les comportements habituels du bébé avant de pleurer.   

Cubo AI
Cubo IA détecte les mouvements du bambin.©Cubo

Pour les parents qui souhaitent une version connectée du babyphone sans forcément filmer leur enfant, cela existe également. Citons comme exemple REMI d’UrbanHello. En plus de servir de babyphone audio (avec l’audio bidirectionnel), il fait office de veilleuse, diffuse des berceuses et sert de minuteur pour la sieste. Il permet aussi de mesurer la température de la chambre, les sons et la luminosité ambiante pour fournir des conseils quant à l’environnement adéquat pour favoriser le sommeil de l’enfant. 

La santé connectée version premier âge

Tout comme certains adultes suivent leur rythme cardiaque ou leur activité quotidienne, grâce à certains objets de puériculture connectée, on peut suivre les « fonctions vitales » de bébé. Et l’idée n’est pas nouvelle, puisque Sproutling s’y est essayé dès 2014 avec son bracelet pour bébé. La start-up avait été rachetée par Mattel, mais, d’après nos recherches, ce capteur ne semble plus commercialisé. En revanche, plusieurs marques proposent des thermomètres connectés pour enfants, comme e-Torm ou Tucky, qui se présentent sous la forme de petits patchs connectés à placer sous le bras du bébé pour suivre sa température à distance.

Quant à Owlet, qui ambitionne de développer un « écosystème complet de nurserie », la marque commercialise une chaussette connectée baptisée Smart Sock 3 (destinée aux petits de 0 à 18 mois, sachant qu’une version Smart Sock Plus existe pour les enfants de 0 à 5 ans). Elle surveille la fréquence cardiaque, le niveau d’oxygène du bébé, de même que ses habitudes de sommeil (durée de sommeil, nombre de réveils, qualité du sommeil…).

Sans pour autant commercialiser des appareils dédiés aux bébés, certains fabricants spécialistes de la santé connectée développent des fonctions dédiées aux parents de jeunes enfants, à l’instar de Withings. La marque propose un mode bébé sur ses pèse-personne pour faciliter la pesée des petits et suivre leur courbe de poids.  

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Des appareils qui peuvent fonctionner en écosystème

Certains de ces appareils connectés de puériculture sont prévus pour fonctionner ensemble, en écosystème, tout comme les équipements de maison connectée. Par exemple, Owlet vend sa caméra et sa chaussette séparément, mais aussi en pack (baptisé Monitor Duo), pour constituer un système de surveillance complet, les parents pouvant accéder à toutes les informations sur l’application dédiée.  

Dans le même esprit, les appareils de la gamme Maxi-Cosi Connected Home sont prévus pour fonctionner ensemble. En plus de l’écoute-bébé, la gamme comporte aussi une veilleuse de lit, une veilleuse musicale et un humidificateur, tous connectés. Les jeunes parents peuvent ainsi créer des scénarios pour automatiser le fonctionnement des appareils. Exemple : le déclenchement automatique du purificateur d’air quand le niveau d’humidité mesuré par l’écoute-bébé diminue, la diffusion de berceuses quand l’enfant s’agite… 

Un robot culinaire comme pour les grands

Si les robots culinaires tendent à devenir connectés, ceux destinés à préparer les repas de bébés suivent la même tendance, avec des fonctions un peu plus spécifiques.

Par exemple, Béaba a décliné son robot cuiseur pour bébé Babycook dans une version connectée, Babycook Smart. L’application ne se contente pas de proposer des recettes et d’aider à leur réalisation : elle facilite leur personnalisation en fonction de l’âge de l’enfant, de ses goûts, de ses éventuelles allergies ou intolérances alimentaires. Chaque recette est ainsi adaptée selon le profil de l’enfant avec une promesse : accompagner les parents dans la phase de diversification alimentaire.   

À travers ce tour d’horizon non exhaustif des solutions connectées qui se développent dans le domaine de la puériculture, nous n’abordons pas les questions qui peuvent faire débat, comme la protection des données ou l’exposition aux ondes (la plupart de ces dispositifs fonctionnant en wifi, mais certains permettant de couper les ondes quand on ne les utilise pas).

On pourrait également se demander ce qu’implique une surveillance constante, pour les parents comme pour l’enfant. Mais, nous ne pouvons qu’encourager les jeunes parents à se poser ces questions avant d’investir dans certains de ces dispositifs connectés. 

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Article rédigé par
Alexandra Bellamy
Alexandra Bellamy
Journaliste